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Petite Feuille   

La peinture érotique en France au XVIIIe siècle

Lydie | Publié le mar 2 Fév - 15:19 | 707 Vues

Dans la France du XVIIIe siècle peinture et amour s’épousent. De la fin du règne de Louis XIV à la veille de la Révolution française, de grands artistes consacrent leur talent à l’inspiration amoureuse.

Jean Honoré Fragonard, Les Curieuses, vers 1775-1780, huile sur bois, 16,5 × 12,5 cm• Crédits : Paris, musée du Louvre, département des Peintures

Le XVIIIe siècle, des lambris de Versailles aux décors des petites maisons et des boudoirs, s’éprend à nouveau, pourrait-on dire, de l’amour. 

François Boucher, L’Odalisque blonde, 1752, huile sur toile, 59 × 73 cm• Crédits : Munich, Alte Pinakothek

Dieux et nymphes, seigneurs et paysannes, peintres et modèles, grandes dames et bergers, sont désormais représentés par la littérature, le théâtre, l’illustration et la peinture. Et leur transport, leur désir, leurs émotions se substituent aux miracles, aux saints, aux martyres et aux héros, qui jusqu’alors, imposaient leurs vertus à l’esprit du temps précédent et au décor des grandes demeures. Il se dit alors avec une douce ironie, que dans les alcôves, le berger Pâris aurait vaincu le puissant Achille. 

Antoine Watteau, La Toilette intime, vers 1718, huile sur bois, 35 × 26 cm• Crédits : Collection particulière

La peinture, dans ce concert de soupirs, prend par la sensualité qu’elle propose et les situations qu’elle suggère, une place toute particulière. La période de la régence, plus libre, plus moderne peut-être, sera sous la houlette moins rude de Philippe de Valois, le neveu de Louis XIV, le régent donc, indulgente et même encourageante, et les grands artistes qui réinventent l’éros de leur époque, au premier rang desquels Watteau, Boucher et Fragonard, offriront une liberté nouvelle, qui, déborde largement la question de l’art pour colorer les mouvements intellectuels et sociologiques de cette période de mutation, entre le grand siècle de Louis XIV et la Révolution française.

Nicolas de Launay, D’après Charles Eisen XIII. Baiser. Les Jaloux trompés, 1770, gravure, illustration pour Claude-Joseph Dorat, Les Baisers, précédés du Mois de mai• Crédits : Paris, Delalain, 1770, in-8°Pierre-Antoine Baudouin, Le Chemin de la fortune, vers 1769, gouache et mine de plomb, 41 × 33 cm• Crédits : Boston, The Horvitz Collection

Un livre, une somme de connaissances, accompagné d’une très vaste iconographie, apporte un éclairage érudit et surtout goûteux à cette question de l’imagerie érotique en France au XVIIIe siècle, il s’appelle L'amour peintre : l'imagerie érotique en France au XVIIIe siècle et il est paru aux éditions Cohen & Cohen.

L'amour peintre : l'imagerie érotique en France au XVIIIe siècle de Guillaume Faroult• Crédits : Cohen & Cohen

Chargée de recherche Maurine Roy

Lecture des textes par Johanna Nizard

En partenariat avec BeauxArts Magazine.

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