Dans la France du XVIIIe siècle peinture et amour s’épousent. De la fin du règne de Louis XIV à la veille de la Révolution française, de grands artistes consacrent leur talent à l’inspiration amoureuse.
Le XVIIIe siècle, des lambris de Versailles aux décors des petites maisons et des boudoirs, s’éprend à nouveau, pourrait-on dire, de l’amour.
Dieux et nymphes, seigneurs et paysannes, peintres et modèles, grandes dames et bergers, sont désormais représentés par la littérature, le théâtre, l’illustration et la peinture. Et leur transport, leur désir, leurs émotions se substituent aux miracles, aux saints, aux martyres et aux héros, qui jusqu’alors, imposaient leurs vertus à l’esprit du temps précédent et au décor des grandes demeures. Il se dit alors avec une douce ironie, que dans les alcôves, le berger Pâris aurait vaincu le puissant Achille.
La peinture, dans ce concert de soupirs, prend par la sensualité qu’elle propose et les situations qu’elle suggère, une place toute particulière. La période de la régence, plus libre, plus moderne peut-être, sera sous la houlette moins rude de Philippe de Valois, le neveu de Louis XIV, le régent donc, indulgente et même encourageante, et les grands artistes qui réinventent l’éros de leur époque, au premier rang desquels Watteau, Boucher et Fragonard, offriront une liberté nouvelle, qui, déborde largement la question de l’art pour colorer les mouvements intellectuels et sociologiques de cette période de mutation, entre le grand siècle de Louis XIV et la Révolution française.
Un livre, une somme de connaissances, accompagné d’une très vaste iconographie, apporte un éclairage érudit et surtout goûteux à cette question de l’imagerie érotique en France au XVIIIe siècle, il s’appelle L'amour peintre : l'imagerie érotique en France au XVIIIe siècle et il est paru aux éditions Cohen & Cohen.
Chargée de recherche Maurine Roy
Lecture des textes par Johanna Nizard