Elles sont comme figées. À la fois prisonnières de la glace et protégées du froid, les fleurs de ces abricotiers sédunois offrent un spectacle féerique aux passants
Depuis six ans, le gouvernement a adopté plusieurs décrets pour autoriser l’identification automatique et massive des manifestants. Cette autorisation s’est passée de tout débat démocratique. Elle résulte de la combinaison insidieuse de trois dispositifs : le fichier TAJ (traitement des antécédents judiciaires), le fichier TES (titres électroniques sécurisés) et la loi renseignement.
L’hypocrisie du gouvernement est totale lorsqu’il prétend aujourd’hui ouvrir un débat démocratique sur la reconnaissance faciale : il en a visiblement tiré les conclusions depuis longtemps, qu’il nous impose déjà sans même nous en avoir clairement informés.
Nous venons de lui demander formellement d’abroger ce système et l’attaquerons devant le Conseil d’État s’il le refuse.
Pour bien comprendre le montage juridique qui autorise le fichage massif des manifestants, il faut retracer l’évolution historique de ses trois composantes – le fichier TAJ (I), le fichier TES (II) et la loi renseignement (III) – puis en interroger les conséquences concrètes (IV).
I. Le fichier TAJ La première brique de l’édifice est le fichier de police appelé TAJ, pour « traitement des antécédents judiciaires ». Rappeler son origine (A) nous permet de mieux comprendre son fonctionnement actuel (B) et la façon dont il a ouvert la voie à la reconnaissance faciale policière (C).
C'est fou ça ! Nous critiquons la Chine en nous drapant avec la vertue de la démocratie mais... nous utilisons les mêmes méthodes qui ne sont pas dignes de nos valeurs. C'est une honte et l'existence du TAJ est une démonstration que nous nous dirigeons vers un régime + autoritaire.
Finalement, ce sont les black blocs qui s'en tirent le mieux puisqu'ils sont masqués :/
La reconnaissance faciale ? Il y a bien longtemps que notre police la pratique dans nos banlieues.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] "Vos lois sont assurément égales pour tous, sauf pour ceux qui ne sont pas d'accord avec vos lois sacrées."
eh bien moi je trouve que c'est une bonne chose. Car le français honnête qui va manifester n'a rien à craindre de défiler ? quand vous marchez sur les trottoirs d'une grande ville, vous êtes visés par pas mal de caméras... et là vous ne dites rien... !
D'une part je n'ai jamais manifesté, mais si je devais y aller un jour, aucun problème : je leur ferai même un grand sourire. Quand on veut la sécurité, quand on veut l'élimination des casseurs et autres ... il faut s'en donner les moyens.
Je ne vois pas matière à s'offusquer. Personnellement si je dois manifester, c'est un droit, je le ferai à visage découvert et cela ne me gênera nullement. A mon avis il est tout à fait normal que les services de sécurité et maintien de l'ordre possèdent le maximum de possibilités pour identifier les "manifestants mal intentionnés ... et il y en a de plus en plus ). Dans les villes, les magasins etc ... nous sommes filmés et jusqu'à présent je n'ai encore jamais entendu dire que nous vivions ou allions vivre sous une " dictature"...!
Quand on voit ce qu'on voit Et puis quand on sait ce qu'on sait On a bien raison de penser ce qu'on pense Et puis de ne rien dire
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Personnellement je rejoins l'avis de Matthias . Qui définit les critères ? Quels sont les critères ? C'est du tout venant , tu manifestes , tu es fiché et quid d'un emploi dans la fonction publique après ? Je partage la crainte de l'auteur de cet article . Comme le dis Matthias , l'exemple de la Chine est terrifiant à ce propos , comme dans bien d'autres d'ailleurs
Sans doute parce que jusqu'à présent , elle se pratiquait à l'insu des manifestants . On ne peut critiquer quelque chose qu'on ignore .
Peut-être en effet, mais ça me surprend un peu quand on en connait l'historique... Je l'ai dit, nous savons tous être filmés dans la rue, les magasins, au distributeur de billes etc... alors que l'on soit filmé lorsque l'on manifeste je ne vois pas en quoi cela ressemble à une dictature. Nous ne sommes certainement pas le seul pays démocratique à appliquer ce genre de surveillance !
Quand on voit ce qu'on voit Et puis quand on sait ce qu'on sait On a bien raison de penser ce qu'on pense Et puis de ne rien dire
Je ne peux donner une réponse assertive mais ma crainte c'est que les manifestants se sachant fichés par le simple fait de manifester , hésitent dans un avenir plus ou moins proche à manifester donc à s'opposer à des mesures et qu'est ce donc alors sinon un déni de démocratie ?
Une démocratie “saine” et “vivante” se doit d'être transparente sur l'utilisation qu'elle fait de ces fiches et surtout, il devrait y avoir des instances indépendantes pour contrôler selon un cadre légal. D'après l'article posté par @Pestoune : “ [...] une personne peut être fichée pendant 20 ans pour une infraction pour laquelle elle a été mise hors de cause par la justice “, c'est digne d'une démocratie ça ? Je ne crois pas.
Un rapport parlementaire qui date de 2018 fait l’état de 19 millions de fiches répertoriés dans le TAJ. Plus inquiétant encore : il y aurait entre 7 à 9 millions de photos ! Toutes ces photos ne peuvent pas appartenir à des criminels ou des casseurs, il n’y a pas sept à neuf millions de délinquants en France ! [1]
Le rapport parlementaire s’inquiète de voir les fichiers s’accumuler, il y en aurait 106 en France (P.20 du rapport) ! Parmi ces fichiers, on retrouve le FBS, le CRISTINA, le GIPASP, le FSPRT, le FNAEG, le PASP, le GESTEREXT [2] etc. Je me demande si l’accumulation de ces données ont un réel impact sur la justice ? Est-ce qu’ils sont utilisés lors d’un procès ? A quoi servent-ils ? Les réponses sont vagues et le flou n’a pas sa place dans une démocratie. Nous voulons des réponses claires justifiées par des textes de loi, point.
Quel impact pour quelqu’un qui se trouverait dans le TAJ ? S’il veut se présenter à des élections, se peut-il qu’il soit dissuadé à cause des informations récoltées contre lui ? S’il est fonctionnaire et aspire à une promotion ? S’il est à un poste à responsabilité, y a t-il un risque pour qu’on utilise certains renseignements contre lui ? Toutes ces questions sont légitimes dans une démocratie. Penser que l’état nous voudrait du bien “par défaut”, c’est faire abdiquer la démocratie…
matthias... si je suis "fichée" pour une infraction que je n'ai pas commise... je ne suis pas "fichée" ! ma photo restera dans leur dossier mais ne servira à rien... à rien du tout puisqu'il n'y a aucune infraction ! et ça poserait un problème, dis-tu, que ma photo soit dans leur dossier si je veux être élu ou si je demande une promotion ? que nenni !! : le dossier est VIDE ... on n'a rien eu à me reprocher...
je suis visée par des caméras où que j'aille ( cf mon post ci-dessus) et ça ne me dérange pas du tout : je n'ai rien à me reprocher.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] a écrit:
matthias... si je suis "fichée" pour une infraction que je n'ai pas commise... je ne suis pas "fichée" ! ma photo restera dans leur dossier mais ne servira à rien... à rien du tout puisqu'il n'y a aucune infraction ! et ça poserait un problème, dis-tu, que ma photo soit dans leur dossier si je veux être élu ou si je demande une promotion ? que nenni !! : le dossier est VIDE ... on n'a rien eu à me reprocher...
je suis visée par des caméras où que j'aille ( cf mon post ci-dessus) et ça ne me dérange pas du tout : je n'ai rien à me reprocher.
Nous avons la même conception de la sécurité agathou
Quand on voit ce qu'on voit Et puis quand on sait ce qu'on sait On a bien raison de penser ce qu'on pense Et puis de ne rien dire
@agathou : Peut-être que tu ne représente pas une menace politique ou une menace de sécurité mais, comment pouvons-nous savoir comment ces dispositifs vont évoluer s'ils ne sont pas encadrés ?
Si le RN arrive au pouvoir... crois-tu qu'il utilisera ces fichiers correctement ? Ce que laisse entendre l'article de @Pestoune c'est qu'il faut impérativement un cadre légal pour éviter des abus qui pourraient émaner de l'état...
La démocratie est faite de contre-pouvoirs... et là, ces dispositifs n'en ont aucun.
Le membre suivant remercie pour ce message :
Dernière édition par Vojnik Sreće le Jeu 21 Nov - 19:24, édité 1 fois (Raison : Faute d'orthographe)
J'avais la même conception qu'agathou, mais là tu me mets en doute quant à la pertinence de mon idée. Ces dispositifs ne sont ils pas encadrés et soumis à consultation de la Justice ou du Parlement ?
Quand on voit ce qu'on voit Et puis quand on sait ce qu'on sait On a bien raison de penser ce qu'on pense Et puis de ne rien dire
J'avais la même conception qu'agathou, mais là tu me mets en doute quant à la pertinence de mon idée. Ces dispositifs ne sont ils pas encadrés et soumis à consultation de la Justice ou du Parlement ?
Il existe + de 100 fichiers différents en France... celui dénoncé par @Pestoune se trouve avoir un cadre très flou...
Les parlementaires ont lancé une enquête et eux-même le disent : ça ne va pas !
Rapport Parlementaire 2018 a écrit:
Ils souhaitent tout d’abord la mise en œuvre effective du droit à l’information des personnes inscrites dans les fichiers des forces de sécurité. Celle-ci est particulièrement urgente s’agissant du fichier TAJ, qui contient prèsde 19 millions de fiches relatives à des personnes mises en cause et qui est largement utilisé dans le cadre des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois, avec des conséquences potentiellement très lourdes pour les personnes.
Ce fichier sert déjà à discriminer des personnes...
Rapport Parlementaire 2018 a écrit:
Chaque personne mise en cause devrait être informée de son inscription dans le TAJ, ainsi que de la durée pendant laquelle les données pourront être conservées et des possibilités de demander leur effacement anticipé. De manière plus générale, les rapporteurs souhaitent qu’une réflexion soit menée sur les modalités concrètes de l’information des personnes inscrites dans les différents fichiers car il s’agit d’un enjeu essentiel de protection des libertés individuelles.
Rapport Parlementaire 2018 a écrit:
Les rapporteurs souhaitent également que soit mieux garantie la sécurité juridique. Le foisonnement et la complexité des normes applicables aux fichiers, par exemple en matière d’effacement anticipé des données, nuisent à la bonne compréhension de leurs droits par les personnes. La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme sur les durées de conservation des données doit par ailleurs être prise en compte.