La proposition du député LFI du Nord, Ugo Bernalicis, d’abolir le délit d’apologie du terrorisme au nom de la «liberté d’expression» divise profondément la gauche française. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exhorté dimanche «ceux qui tiennent à la République» à se «dissocier définitivement des Insoumis».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : bon il faut dire les choses franchement !! cette proposition d'Ugo Bernalicis, c'est non seulement une aberration, mais aussi un danger pour notre République !je suis socialiste et je défends une gauche plurielle qui a des valeurs, mais là, il faut être clair... se désolidariser de LFI devient une question de dignité politique ! Abolir le délit d’apologie du terrorisme sous prétexte de " liberté d’expression " ? c’est du grand n’importe quoi ! notre arsenal juridique est certes suffisant pour réprimer les appels à la violence, mais cette loi reste un rempart symbolique et essentiel contre l’extrémisme... si certains au PS n’ont pas le courage de couper les ponts avec des positions aussi irresponsables, qu’ils sachent qu’ils trahissent nos valeurs profondes! Pour moi, c’est un coup de gueule nécessaire face à ces dérives qui discréditent la gauche !
Je n'avais pas eu le temps de m'intéresser à cette affaire jusqu'à maintenant, mais je crois qu'il faut aussi bien se renseigner avant de juger. Quand on fait des recherches, on ne tombe que sur des articles qui poussent des hauts cris, sans même s'intéresser une seconde au contenu de la proposition.
Combien se sont arrêtés au titre sans aller plus loin ?
Mais si on porte un jugement, il faut aussi savoir de quoi on parle :
Ugo Bernalicis souhaite ainsi revenir à la législation antérieure à 2014, dans la mesure où les moyens actuels "de la lutte antiterroriste en France ont régulièrement été détournés de leur objet par les gouvernements en place pour réprimer la liberté d'expression".
À ce sujet, il cite plusieurs exemples : la journaliste Ariane Lavrilleux, interpellée à son domicile par la police du renseignement intérieur français pour avoir révélé des secrets d'État ; les arrêtés "anti-casseroles" qui empêchaient les manifestants de venir avec des dispositifs sonores portatifs ; la procédure contre Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord, poursuivi et condamné à de la prison avec sursis pour apologie du terrorisme en raison de propos tenus dans un tract de soutien à la Palestine.
Mais son dernier exemple concerne ses consœurs de LFI, Rima Hassan et Mathilde Panot, entendues en avril par la police judiciaire dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme" après des propos concernant l'attaque du 7 octobre.
C'est au regard de tous ces exemples qu'Ugo Bernalicis justifie sa proposition de loi. Il conclut son texte déposé à l'Assemblée de la façon suivante : "Cette proposition de loi s'inscrit dans une volonté de préserver la liberté d'expression et singulièrement le débat politique de toute intrusion des institutions répressives, qui ne peuvent en la matière se confondre avec la nécessaire lutte contre les actes de terrorisme."
Tout ce tollé autour de ce projet qui ne cautionne en rien le terrorisme, c'est de la récupération politique, c'est tout !
Sans doute que la communication n'a pas été bonne là dessus, mais ce projet n'est pas la chose abominable pour la démocratie qui est décrite dans les articles à charge... Il vise juste à ce que le motif d'"apologie du terrorisme" ne soit pas dévoyé à des fins de manipulation politique.
On peut contester le moyen, mais sur le fond, pour moi, il a raison : oui, le pouvoir politique se sert de ce motif pour faire taire ses opposants, et ça serait bien d'éviter ça !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] je comprends ton point de vue et je vois d'où tu viens, mais j'ai quand même quelques réserves sur cette proposition d'Ugo Bernalicis. C'est sûr que la liberté d'expression, c’est super important, mais faut pas non plus que ça devienne un prétexte pour laisser passer des discours qui incitent à la violence... le problème, c’est que cette loi sur l’apologie du terrorisme, même si elle est pas parfaite, elle est là pour éviter que des gens poussent des messages dangereux sous couvert de liberté d’expression !
alors tu parles d'exemples comme celui de la journaliste Ariane Lavrilleux ou des militants de LFI, mais ces cas-là sont un peu différents ce n’est pas la même chose de dénoncer un abus de pouvoir ou d’être en désaccord avec le gouvernement, que d'apporter son soutien à des actes de violence ! C’est là qu'il faut faire attention !! On peut être contre certaines lois ou dérives, mais pas au prix de la sécurité collective... je trouve qu'on doit être hyper vigilants quand il s'agit de manipuler des lois aussi sensibles...
Je ne dis pas qu'il faut tout accepter tel quel, mais il y a des moments où il faut un peu de recul... voilà, je voulais juste poser ce point là, histoire de clarifier ma position.. mais bon, je sais que tu veux aussi défendre la liberté, et c'est un truc que je partage, même si je pense qu'il faut pas tout mélanger
C'est pas moi qui ait extrait ces exemples, ils viennent de l'article que j'ai cité.
Je voulais juste souligner que l'intention n'est pas la monstruosité qu'on croit. Je suis d'accord sur le fait que cette façon de faire et ce choix de proposition n'est peut-être pas la meilleure, et elle est à minima maladroite, pour ne pas dire inadaptée. Même si elle met le doigt sur une dérive existante, qui mérite qu'on y réfléchisse.
Mais nos députés sont là pour en discuter et éclaircir cette proposition, en tenant compte de l'objectif initial. C'est donc à eux de plancher sur la question...
Supprimer le délit est compliqué, le redéfinir est indispensable.
Tel qu'il est défini, il sert à réprimer toute expression militante qui déplait au pouvoir.
L’incrimination d’apologie du terrorisme, désormais inscrite dans le code pénal, a été utilisée, après la vague d’attentats de 2015, dans un contexte sécuritaire hystérisé par toute une partie de la classe politique et les médias de droite, de façon totalement abusive. Des internautes solitaires et abrutis qui avaient tweeté des horreurs se sont retrouvés mis au rang des égorgeurs islamistes !
Mais, beaucoup plus grave et au-delà de cette seule disposition, toute l’ambiance antiterroriste a incité – surtout ces dernières années sous l’impulsion de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur – les pouvoirs publics à harceler des écologistes radicaux ou des défenseurs de la cause palestinienne outre mesure, en les amalgamant au terrorisme. Le constat d’une véritable dérive de l’utilisation de tous les moyens juridiques antiterroristes au-delà de la seule sphère du terrorisme, qui d’ailleurs ne connaît pas de définition juridique claire, a abouti à ce que soit confondu radicalité et terrorisme.
Une réécriture nécessaire
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