Après un démarrage un peu lent, les Rolling Stones ont finalement donné satisfaction au public du Stade de France vendredi 13 juin pour l'unique étape hexagonale de leur tournée mondiale « 14 on Fire ». Malgré la grève de la SNCF qui a perturbé le trafic vers le stade de Saint-Denis, le public est venu en masse pour un concert dont les 75 000 places s'étaient envolées en 51 minutes.
Mick Jagger, en chemise à jabot prune et veste en lamé verte, et ses complices, sont arrivés sur scène à 21 heure 30 pour deux heures d'un concert largement consacré aux tubes du groupe qui a fêté ses 50 ans de carrière en 2012. Mais le spectacle, entamé avec « Jumpin' Jack Flash » a eu du mal à démarrer devant un public bien sage, plombé par des temps morts et un son loin d'être parfait.Sur scène, Mick Jagger a pourtant beau porté ses 70 ans, déployant une incroyable énergie, bondissant d'un bout à l'autre de l'estrade, et se déhanchant toujours aussi aisément avec ces mouvements saccadés si caractéristiques.
A côté, Keith Richards, avec son bandeau aux couleurs de la Jamaïque et sa chemise verte éclatante, a des airs de vieux crocodile. Ses mouvements sont plus mesurés, même s'il prend un plaisir visible à cabotiner avec Ronnie Wood. Derrière, Charlie Watts reste impassible mais précis comme un métronome derrière sa batterie.
Propriétaire d'un château en Touraine, Mick Jagger, qui parle français avec aisance, a taquiné les spectateurs d'un « Alors la France va gagner la coupe du monde ?... en finale contre l'Angleterre, hein ? » Mais il a fallu attendtre un « Out of control » pour lequel Mick Jagger a sorti son harmonica puis un « Honky Tonk Women » bien balancé pour que le public commence à se prendre au jeu.
Keith Richards a ensuite pris le micro pour chanter « You Got Silver » et « Can't Be Seen », mettant les spectateurs sous le charme de son énergie et de sa désinvolture. A partir de là, les classiques se sont enchaînés à un beau rythme : « Miss You », « Gimme Shelter », « Start me up »...
La scène était baignée de fumigènes rouges et d'une forêt de flammes quand se font entendre les premières notes d'un « Sympathy For The Devil » d'anthologie, que Jagger a chanté enveloppé dans une cape de plumes d'autruche rouge et noire.
Et bien sûr, les Stones quittent le stade de France sur LE tube : Satisfaction. Manuel Valls ne se contente plus de chanter. Il danse de manière tout aussi désarticulée que Mick Jagger.
Les fans crient. Les Stones saluent bras dessus bras dessous comme au théâtre. L'image de ces quatre papys du rock, inclinés face à leur public, est émouvante. Les reverra-t-on un jour ? Vue leur énergie, on peut toujours l'espérer.