La première fois que mes amis m’ont vu fouiller dans une poubelle, ils ont cru que je devenais fou, se souvient hilare, Robert Tedonfo. Ils ont couru avertir ma tante qui est venue, pagne noué aux hanches, vérifier de ses propres yeux. » Patiemment, le jeune homme âgé de 26 ans, tente alors de lui expliquer ce qu’il fait : collecter des emballages et des bouteilles plastiques dans les poubelles de Yaoundé, capitale du Cameroun, pour en faire des pavés « écolos », utiles pour la construction de routes et de maisons.
« Je l’ai même invitée à venir au laboratoire lui prouver que je n’étais pas entrer dans une secte comme elle le pensait », poursuit Robert, casquette vissée sur la tête et gants jaunes usés enfilés aux doigts. Ce jeudi, le « laboratoire », un hangar du quartier Essos de Yaoundé, couvert par des tôles ondulées et ouvert aux quatre vents, est en activité. Une cuve métallique chauffe sur un feu de bois. Des sacs d’emballages et des bouteilles en plastique sont posés à côté.
Moins de 61 microns Avec une durée de dégradation estimée entre 500 et 1 000 ans, les déchets plastiques constituent selon des statistiques, 10 % des six millions de tonnes d’ordures produites chaque jour sur le territoire camerounais. Depuis avril 2014, le gouvernement a interdit la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des emballages plastiques non-biodégradables de moins de 61 microns sur l’ensemble du territoire national. Plusieurs centaines de tonnes ont ainsi été saisies depuis l’interdiction. lemonde
va t on approuver cet invention ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Marie