« La loi ? Je dois avouer que je ne la suis pas trop ». Jennifer Oliver n’a pas la tête dans l’ordre du jour parlementaire. Psychologue, elle travaille depuis cinq ans auprès de personnes âgées pour la société ABCD 94, dans le Val-de-Marne.
Les questions liées à la perte d’autonomie, à l’épuisement des aidants, aux impératifs financiers des familles… elle les aborde au quotidien. Des sujets que les sénateurs ont précisément évoqués alors qu’a été adopté mercredi 28 octobre, en seconde lecture, le projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement ».
Le texte fait l’objet d’un assez large consensus bien que les professionnels du secteur regrettent des moyens insuffisants face à une thématique au périmètre grandissant. En 2050, 24 millions de Français auront 60 ans et plus.
Jennifer Oliver intervient principalement auprès de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer, à domicile et en institution. « La spécificité de mon travail, c’est de faire valoir l’autonomie psychique de la personne, présente-t-elle. Les gens sont envisagés sous l’angle de la déficience et je dois m’efforcer de leur redonner de la parole, même si elle est abîmée ».
« Je ne suis plus bonne à rien, je ne peux plus rien faire. » Martha T. (le nom a été modifié) s’exprime peu, et rarement en des termes heureux. Cette ancienne femme de ménage vit seule dans un petit studio à Villecresnes (Val-de-Marne). L’hôpital lui a diagnostiqué un début d’Alzheimer. Dans le cadre d’une équipe spécialisée, composée également de psychomotriciens et d’assistants de soin en gérontologie, Jennifer Oliver élabore un programme sur trois mois, « pour compenser la perte d’autonomie » liée à la maladie. « En réalité, s’empresse d’ajouter la psychologue, on fait ce qu’on peut, pour restaurer une qualité de vie. »
LE MONDE
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