Les décisions rendues jeudi 22 octobre par le tribunal de grande instance de Nanterre ne concernent que deux personnes, mais elles ont été saluées par l’ensemble des victimes du Mediator, qui attendent depuis six ans que la justice se prononce au fond sur la responsabilité des laboratoires Servier dans ce scandale sanitaire. Pour la première fois, en effet, un juge a reconnu la responsabilité civile du fabricant du médicament quant à la « défectuosité » de son antidiabétique, dont les effets secondaires, dissimulés pendant des années, pourraient causer, à terme, plus de 2 000 décès.
Michel D., 72 ans, et Esther S., 68 ans, qui ont respectivement passé six et trois années sous Mediator, réclamaient respectivement 900 000 euros et 41 000 euros de dommages au laboratoire, à la suite de problèmes de santé apparus après la prise du médicament. Michel D. a subi une opération du cœur pour faire changer sa valve mitrale. Esther S. souffre d’une double valvulopathie. Tous deux ont préféré saisir la justice civile plutôt que de passer par l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), l’organisme qui indemnise à l’amiable les victimes d’accidents médicaux, mais dont les barèmes sont souvent jugés inappropriés.
LE MONDE
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Marie