Scandale des lasagnes au cheval : encore de nouvelles révélations
Le scandale sur la découverte de viande de cheval dans les plats cuisinés prend de l’ampleur. Une enquête préliminaire, a donc été ouverte à Paris pour tromperie.
Des inspections rigoureuses
Après les fouilles dans un abattoir anglais et une usine du Pays de Galles, suspectés d’être les fournisseurs de la viande de cheval, l’enquête ouverte au début à Metz, est transférée au pôle santé publique du parquet de Paris hier, en raison de sa compétence en matière des produits d’alimentation destinés à l’homme.
Parallèlement à l’enquête pénale confiée au service national d'enquête de la Direction générale de répression des fraudes (DGCCRF), une réunion des ministres européens se tiendra aujourd’hui à Bruxelles, pour la définition des mesures à prendre.
Après Findus, la société Picard a aussi indiqué hier que la viande de cheval a été détectée parmi 2 lots de lasagnes à la bolognaise surgelées. De plus, après la viande de cheval, c’est celle du porc qui a été retirée des rayons du supermarché de Waitrose en Angleterre. Elles sont découvertes dans des plats de boulettes.
Les conclusions de l’enquête seront, par ailleurs, dévoilées aujourd’hui ou demain.
Plus de contrôle à l’avenir
Pour l’instant, les enquêtes menées dans l’hexagone, n’ont relevé le pays dans lequel la viande de cheval a été étiquetée pour la consommation.
Le ministre britannique de l’environnement Owen Paterson, préconise pour sa part, le renforcement du système de contrôle des viandes, qui était jusqu’alors basé sur la confiance. Par GimP le 13/02/2013 à 12:02
Scandale de la viande de cheval : la liste des produits retirés de la vent [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Même si on ne parle pas de scandale sanitaire pour le moment, le fait que des produits surgelés Findus aient été découverts au Royaume-Uni avec plus de 60% de viande de cheval alors qu'ils étaient étiquetés "viande de boeuf" est inquiétant. Plus encore, quand on sait que plusieurs plats surgelés, tous préparés par l'entreprise française Comigel qui a fait venir de la viande de Roumanie, seraient concernés. L'association 60 millions de consommateurs a dressé la liste des produits ayant été retirés des rayons pour "non conformité d'étiquetage quant à la nature de la viande". Findus Moussaka 600 g – code-barres : 3599740007969 N° de lots : 2257 BN - 2258 BN - 2272 BN - 2354 BN - 2355 BN Lasagnes à la bolognaise 600 g – code-barres : 3599740004517 N° de lots : 2252 BN - 2255 BN - 2282 BN - 2283 BN - 2293 BN - 2294 BN - 2299 BN - 2300 BN - 2319 BN - 2320 BN - 2327 BN Hachis parmentier 600 g – code-barres : 3599740004500 N° de lots : 2220 BN - 2241 BN - 2242 BN - 2256 BN - 2278 BN - 2279 BN - 2280 BN Lasagnes à la bolognaise 1,2 kg – code-barres : 3599740007983 N° de lots : 2240 BN - 2251 BN - 2252 BN - 2259 BN - 2261 BN - 2262 BN - 2283 BN - 2294 BN - 2300 BN - 2320 BN - 2327 BN - 2328 BN - 2339 BN - 2340 BN - 2346 BN - 2347 BN - 2356 BN - 3004 BN - 3005 BN - 3015 BN - 3016 BN - 3023 BN Hachis parmentier 1,2 kg – code-barres : 3599740007990 N° de lots : 2249 BN - 2258 BN - 2259 BN - 2265 BN - 2266 BN - 2348 BN - 2349 BN Les clients Findus peuvent obtenir plus d’informations au 0800 20 50 53. Findus s’engage à rembourser ceux qui rapporteraient ces produits. Picard Lasagnes à la bolognaise "Formule Express" 300 g N° de lots : 14/12 et 315/12 (code 57376) Les clients Picard peuvent obtenir plus d’informations au 0810 13 12 11. Picard s’engage à rembourser ceux qui rapporteraient ces produits. Auchan Lasagnes à la bolognaise surgelées 1 kg – code-barres : 3596710034307 Moussaka surgelée 300 g – code-barres : 3596710275236 850 g – code-barres : 3596710275618 Casino Hachis parmentier surgelé 300 g – code-barres : 3222474411862 500 g – code-barres : 3222471975367 1 kg – code-barres : 3222471975336 Carrefour Lasagnes à la bolognaise surgelées 600 g – code-barres : 3245411440176 1 kg – code-barres : 3270190020073 Cannellonis à la bolognaise surgelés 600 g – code-barres : 3560070398515 Cora Lasagnes à la bolognaise surgelées 300 g – code-barres : 3257981314818 1 kg – code-barres : 3257980974440 Spaghettis à la bolognaise surgelés 300 g – code-barres : 3257981314832 Cannellonis à la bolognaise surgelés 900 g – code-barres : 3257983875997 Hachis parmentier surgelé 300 g – code-barres : 3257981314801 1 kg – code-barres : 3257980974433 Grand Jury (marque distribuée dans les magasins 8 à Huit, Proxi, Shopi) Lasagnes à la bolognaise surgelées 600 g – code-barres : 3245390157911 Cannellonis à la bolognaise surgelés 600 g – code-barres : 3560070398522 Monoprix Hachis parmentier surgelé 300 g – code-barres : 3350030180652 1 kg – code-barres : 3350030180669 Système U Cannellonis à la bolognaise de la marque U 1 kg – code-barres : 3 256 221 660 876 Moussaka de la marque U 850 g – code-barres : 3 256 220 258 524
Tromperie ou complot international, de la viande de cheval à la place du bœuf fait scandale au Royaume-Uni, en France, en Roumanie et aux Pays-Bas. Ne serait-il pas temps de revoir le processus de traçabilité de la viande, de sa transformation et des contrôles. Le scandale va-t-il aider à mieux protéger les consommateurs ? L’affaire Findus
Jeudi 7 février, l’autorité britannique de sécurité alimentaire annonce avoir détecté, lors de tests inopinés sur des plats préparés de la marque Findus, de la viande de cheval (à plus de 60%). Problème ? Ces produits étaient censés contenir uniquement de la viande de bœuf.
Dès le lendemain, la société Findus retire 3 plats préparés congelés des rayons. Ces trois produits avaient tous été transformés dans la même usine de la Société française Comigel.
Au fil du week-end, le scandale galopant, Auchan, Casino, Carrefour, Cora, Monoprix, Picard, et Système U se sont empressés de retirer de nombreux produits surgelés : des lasagnes aux spaghettis bolognaises en passant par le hachis Parmentier. Les Britanniques et les Suédois ont fait de même. De quoi installer un véritable climat d’anxiété chez les consommateurs. Pas de quoi en faire tout un plat ?
De leur côté, les industriels tentent de rassurer, en spécifiant que la viande de cheval n’est pas un aliment dangereux pour la santé. Les politiques tendent à minimiser le problème, à l’instar de Benoit Hamon, ministre délégué chargé de la Consommation : « L’alerte des autorités britanniques ne vise pas une question sanitaire mais une tromperie » a-t-il déclaré au journal Le Parisien, avant d’évaluer le préjudice total à 300 000€.
Cependant, les services vétérinaires ont été saisis par le ministre de l’Agriculture « pour savoir si la viande concernée contenait ou non des antidouleurs ou des antibiotiques, qui peuvent, à haute dose, avoir des effets sur l’homme. » a-t-il ajouté. Y aurait-il alors un risque ? Pourquoi en sommes-nous arrivés-là ?
Ne sommes-nous pas en droit de savoir ce que nous mangeons ? D'accéder à une information exhaustive pour choisir en toute connaissance de cause le contenu de notre assiette ? Ce nouveau scandale sanitaire instaure un climat anxiogène et secoue une nouvelle fois les consommateurs, qui ne savent plus à quels aliments se vouer.
Il remet en cause des problèmes de traçabilité de la viande, de sa transformation et des contrôles faisant défaut. Après la vache folle ou encore le poulet à la dioxine, comment de tels scandales peuvent encore éclater ?
• Trop de transformations : le minerai de viande, c'est-à-dire les chutes de viandes (après découpes des morceaux nobles) plus la graisse conditionnées sous vide ou congelées, est acheté par des traders, avant d'être revendu pour être transformé dans les plats préparés par d'autres sociétés.
• Un marché trop grand, trop d'intermédiaires : grâce aux étiquettes de traçabilité, il a rapidement été possible de retracer le parcours de la viande : transformée en plats préparés par Comigel (Moselle), elle a été fournie par la société Spanghero (Aude), elle-même rattachée à la coopérative Lur Berri (Pays basque), ayant acheté la viande surgelée à un trader chypriote, ayant sous-traité à un courtier hollandais, s'étant fourni auprès d'un atelier de découpes situé en Roumanie. De quoi s'y perdre ! Même si chaque maillon de la chaine est dans l'obligation d'assurer la traçabilité par un dispositif d'étiquetage obligatoire (provenance, date d'abattage, mode de conservation), la complexité du circuit international enraye la machine.
• Aucune obligation de renseigner sur l'origine de la viande : contrairement aux morceaux de viande de bœuf à la pièce (pour la volaille et le porc il faudra attendre 2014), pour lesquels l'indication d'origine est indispensable suite au scandale de la vache folle, pour les produits transformés, l'opacité est totale. Les industriels n'ont aucune obligation d'afficher l'origine, seule la mention « transformé dans l'UE ou hors UE » (sans précision du pays) est nécessaire. Sans obligation, on imagine mal les sociétés faire l'effort de le spécifier, car cela pourrait nuire à leur image (avec une viande importée de pays perçus comme non sûrs par l'opinion publique), si le consommateur venait à avoir cette information.
• Système de surveillance à améliorer. D'une part, rigueur oblige, de moins en moins de fonctionnaires qualité sont affectés à la surveillance. D'autre part, les tests ont été réalisés de manière inopinée par les Britanniques, qui ont diffusé l'information il y a un peu moins de 8 jours, alors que l'affaire pourrait remonter à août 2012. Pourquoi ce délai ? Processus à revoir ! Quelles suites ?
Une inspection de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes vient d'être lancée chez Comigel et Spanghero. En Roumanie, les autorités sanitaires mènent en parallèle une enquête sur les exportations de viandes. Les premiers résultats devraient être connus dans la journée.
La société Findus a, quant à elle, porté plainte contre X. Findus Nordic s'attaque à Comigel, qui s'apprête à son tour à demander réparation pour le préjudice subi auprès de ses fournisseurs. Mais pendant que les industriels s'attaquent de leur tour d'ivoire respective, 2 perdants semblent faire la course à reculons : les éleveurs qui ne peuvent avoir aucune connaissance sur le devenir des animaux, et le consommateur à qui l'on continue de cacher la vérité... alors que c'est lui qui ingurgite ces produits.
A quand alors une traçabilité complète, obligeant les industriels à spécifier l'origine des matières premières et les transformations successives ? Peut-on savoir ce qui se cache dans nos assiettes ? A cette question, le gouvernement va s'y attaquer… mais pas sûr qu'il fasse le poids face aux lobbies de l'agro-alimentaire !
Au passage je découvre plus clairement ce qu'est le "minerai de viande" dont on nous parle beaucoup sans développer dans les média. Dans un premier temps je me disais que même moi qui ne suis pas boucher je fais la différence entre viande de boeuf et cheval ou autres viandes. Je comprend mieux ^^
" « Ce sont des bouts de machin, de gras notamment. En fait, c’est catégoriquement de la merde. Il y a 40 ans, cette matière allait à l’équarrissage pour être brûlée. Les industriels n’osaient même pas en faire de la bouffe pour chat. Là-dessus, nos grandes maisons auréolées de luxe et de qualité, comme Picard, ont décidé que c’était du gâchis... Avec les progrès de la chimie additionnelle, c’est devenu possible d’en faire quelque chose. C’est presque bon à manger, ça a bonne allure. Ces morceaux sont donc ramassés, mis en bloc et congelés et ils se baladent à droite et à gauche. »"