Nos chers héros qui jusque là se racontaient leurs rêves avec talents dans un forum de jeu de rôles, furent aspirés par un soudain cyclone spatio-temporel et ils se retrouvèrent au cœur de cette histoire !!! C’est un genre de Jumanji si vous préférez, …
Basé sur un de leur univers préférés, ils étaient d’anciens pirates devenus des corsaires. Aussi fini de jouer, Ils étaient physiquement en première ligne ! Nouveaux uniformes, lettres du Roy, missions à accomplir, plus moyen d’y échapper pour le moment, alors autant jouer le jeu et prendre le large vers des aventures merveilleuses. A commencer par trouver des noms plus adaptés.
Voilà ce que c’est quand on rêve trop fort et trop longtemps !
________________________
- Les néos corsaires
Nous sommes donc en l’An de grâce 1685, Louis XIV règne sur la France, l’Europe, le monde, et Versailles est son centre de gravité. La France est la première puissance mondiale et elle rayonne, ce qui est normal pour le Roy Soleil.
Du fait de leur promotion dans la marine royale, nos héros malgré eux, durent se rendre dans le port de Toulon, la clef de la méditerranée. Là, leur frégate pirate fut métamorphosée. Elle fut puissamment réarmée de douze canons, servis par une quinzaine de canonniers. Des travaux impressionnants augmentèrent ses dortoirs pour y loger une trentaine de mousquetaires, un navigateur, un ingénieur, un chirurgien, un prêtre, cinq missionnaires et cinq religieuses. Evidemment elle changea d’étendard et fût rebaptisée “Plumes de Lys” Bien sûr elle fut entièrement repeinte aux couleurs versaillaises. Ah Elle avait fière allure et était désormais un navire de guerre de sa solaire majesté.
Ainsi superbement royalisée, elle reçut sa première mission. Africaine, d’apparence simple, mais à valeur de test pour l’amirauté qui se méfiait toujours de ce genre de recrues plutôt imprévisibles et à la fiabilité incertaine.
La voilà donc partie de nuit pour le Sénégal, …
Mais avant de narrer cette aventure, je me dois de vous présenter l’équipage:
Aristide Duvivier: Capitaine de la frégate, rude vendéen au pied marin
La Finesse: second, spécialiste des mers des caraïbes
Quelle surprise en ce jour de 1er mai, grand merci [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de nous faire partager ces nouvelles aventures de flibustiers et de nous embarquer sur les océans
Oh !! un récit d'aventure maritime..... de la fiction historique qui met en scène des corsaires et des missions secrètes sous le règne de Louis XIV.... ça en promet !!! merciiiiiiii [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Après une traversée paisible de la méditerranée il fallait rejoindre l’océan atlantique. Pas le choix, il fallait franchir le détroit de Gibraltar. Habituée à se cacher et dans un silence de cathédrale, elle se faufila au crépuscule dans l’étroit passage, à la barbe des anglais. C’était déjà pas mal, car ils surveillaient sans cesse pour bloquer la marine française. Les jours suivants elle navigua tranquillement puis fit escale aux Canaries pendant deux jours pour préparer la mission de notre bon Roy.
La cale fut remplie de fruits frais, de porc et morue salés, qui se rajoutèrent aux tonneaux de délicieux vin d’Anjou et de bières du nord. Finalement, ça avait du bon de servir le Roy de France, finis les soucis d’accostages et d’approvisionnements.
Longeant la cote, ils observaient de loin l’immense Sahara mauritanien, apercevant des caravanes mauresques qui seules osaient se risquer dans cet océan de sable. Magnifique contraste de la puissante nature qui faisait se côtoyer, l’immensité de l’eau et du sable, les vagues et les dunes, deux mers hostiles sans eau potable ni nourriture.
La fournaise du désert faisait vibrer l’air et rendait la vision complètement déformée comme s’ils étaient déjà victimes d’un mystérieux envoûtement de leurs sorciers et marabouts. Ils étaient bien contents d’être en mer, à la fraîcheur, et ils pensaient tous que ces gens qui montaient d’étranges montures étaient complètement fous.
Après trois jours de navigation, la “Plume de Lys” mouilla dans l’estuaire du fleuve Sénégal, la frontière nord du pays éponyme, près du port de Saint-Louis, évidemment. La mission était un genre de test militaire :attaquer et christianiser un village de sauvages.
Ces êtres étranges, noirs, au faciès effrayant, arriérés, parfois cannibales, totalement illettrés, vêtus de leurs seuls pagnes et armés de simples sagaies comme dans l’Europe préhistorique. Mais surtout, surtout, ils étaient sans lumière christique ! Une mission terrestre complètement inhabituelle pour nos marins, mais quand on œuvre pour “Dieu et le Roy de France”, on se doit de conquérir le monde … et d’obéir !
Il faisait une chaleur accablante, et tous regrettaient déjà la douce brise marine et les embruns salés. De plus ces nouveaux uniformes étaient certes très élégants pour parader sur le pont du navire, mais une véritable torture dans la savane. Il faut bien impressionner ces “animaux” alors qu’il serait si simple de les exterminer, mais bon,...
Confiants dans leur facile succès et impatients de prouver leur valeur, ils organisèrent l’expédition à la hâte. Pas de temps à perdre ici, et vivement qu’on reprenne la mer pensaient ils tous. Ils recrutèrent sur le quai deux indigènes, plus dressés qu’éduqués, qui leur serviraient de guide.
L’opération étant terrestre ce fut logiquement le capitaine mousquetaire, Hubert de Provence (Hubert de Provence) qui dirigea l’attaque. Deux canons furent acheminés à dos de mulets, il était clair que quand tout cet arsenal cracherait sa mitraille, la panique allait vite inciter ces mangeurs de chair humaine à se prosterner devant leurs nouveaux maîtres, devant la civilisation, devant Dieu et le Roy de France.
Après trois heures de marche dans un sentier approximatif où le végétal restait maître des lieux, ils parvinrent dans une belle clairière, il faisait encore nuit et la troupe d’une quarantaine d’hommes se positionna en deux demi-cercles, avec les 2 pièces d’artillerie aux extrémités. Leur rôle étant de terroriser et non de tuer, du moins au premier feu. Les affûts furent chargés à blanc, mais bon la mitraille était prévue pour la deuxième charge.
Ils attendirent l’aube… On distingua enfin une trentaine de cases et cahutes de tailles semblables sauf une, bien plus grande et élaborée, certainement celle du sorcier ou du chef, qui était en position centrale comme protégée par les autres. Quelques vaches, poules et chèvres déambulaient dans un grand enclos, toute la tribu dormait, le réveil s’annonçait … Royal ! Ainsi pensaient les femmes et les hommes, qui se délectaient à l’avance de la débandade qui allait suivre.
Hubert réunit ses sous officiers:
"Bien, voila le plan: Une cinquantaine de primitifs, armés de sagaies et protégés de pagnes face à trente mousquets et deux canons, ça devrait être rapide … Le premier feu se fera en l’air et en trois salves espacées de dix secondes, car le but n’est pas de les massacrer ! On doit les terroriser, les soumettre, puis les missionnaires et les scientifiques prendront la suite demain, pfff ils espèrent civiliser ces bêtes ! Surtout on doit à tout prix capturer le sorcier et le chef, leurs envoûtements fascinent la cour de Versailles et on doit les y ramener, une belle récompense si nous y parvenons. Allez ! En place et attendez mon signal d’ici cinq minutes !"
...>
"Adieu ma douce France..."
Lydie et 33lynel ont donné un avis positif
Le membre suivant remercie pour ce message :
Dernière édition par Denis le Ven 3 Mai 2024 - 19:56, édité 2 fois
33lynel
Félicitation pour ton grade "Premium"
Un grand merci pour ta fidélité et pour ta gentillesse
Félicitation pour ton grade "V.I.P.+"
J'ai la joie de vous annoncer que votre assiduité a été récompensée
Les Meilleurs anim'joueurs
Un Grand merci d'animer la section jeux
Merci pour les 12 ans de "Petite Feuille"
De la part de toute l'équipe de "Petite Feuille" nous vous remercions, vous tous, pour votre participation et votre soutien !
Merci pour vos talentueux textes !
Félicitation ! une histoire originale, tendresse, humour, coquine… Bravo !
Vous êtes vraiment les meilleurs !
Une récompense bien méritée pour nos posteurs "Mordu d'actualité" !
La rentrée au travail : le jeu des défis
Merci d'avoir illuminé notre jeu de la rentrée avec ta présence joyeuse et ton humour pétillant
Club des Sensibilités Différentes
Bienvenue dans le Club des Sensibilités Différentes
Ils étaient en lisière de clairière, bien dissimulés dans l'épaisse végétation, à environ trente mètres du village. D'immenses étendards frappés de la fleur sacrée flottaient légèrement et une énorme croix était déjà prête à être plantée.
Hubert pointa le ciel avec son pistolet, le coup retentit et résonna dans le calme de ce petit matin. Les mousquets et canons crachèrent leurs flammes en trois temps. Chacun s’empressa de recharger pour attendre l’attaque, … qui ne vint pas ! Pas un bruit, sauf les poules qui voletaient et criaient . Deux minutes passèrent et toujours rien, Ils se regardèrent tout étonnés, le village semblait vide.
Il rappela ses adjoints:
“Cela ne me plait pas, le village est complètement vide, ils ont été prévenus, pas question d’avancer à découvert, ça sent l’embuscade”.
Ce vieux renard n’était pas un perdreau de l’année ! Quand on a affronté les anglais, les mauresques, les autrichiens et quelques bandes de brigands, on en connait un rayon sur la perfidie et la ruse.
Il pensa: "finalement ils ne sont pas si bêtes que ça ! Soit ils se sont enfuis, soit ils sont cachés et une pluie de sagaies et de flèches attend qu'on sorte de notre cachette”.
Qu’allait il décider ? Qu’allait il se passer ?
- Conseil des officiers -
Comme tout officier expérimenté, il préféra en discuter avec nos corsaires, ex pirates, et experts s’il en est en coups tordus…
“Vous le sentez comment les marins ?” lança le mousquetaire HP aux officiers de la frégate “Plumes de Lys”.
Le capitaine Duvivier attendait que ses seconds s’expriment, comme c’est la règle dans la Royale : “On vous écoute”
Son second La Finesse lança le briefing “Il est clair que quelqu'un a vendu la mèche. Ce village a une disposition quasiment militaire, c'est étonnant, mais de là à organiser une embuscade c’est les surestimer beaucoup.”
Le quartier-maître Jambe de bois : “Ne croyez pas ça ! car exaltés par des rituels et des envoûtements de leurs sorciers et après avoir consommé certains champignons ou herbes, ils peuvent très bien rentrer en transe et perdre la notion du danger”
Le quartier-maître La Fouine surenchérit: “Dans la taverne de St-Louis, excellente au fait, j’ai appris que ce village est celui d’une espèce de seigneur local, aussi il doit avoir des vassaux, donc des alliés. Alors s’ils sont planqués, invisibles dans la dense forêt, ils peuvent être plusieurs villages et donc des centaines, méfiance !”
Le quartier-maître Le Testu commenta “C’est vrai tout ça, ça serait bête de prendre une fessée pour notre première mission, on est pas à un jour près. Ma copine de la veille, une certaine Josette, m'a prévenu qu'on est chez de grands guerriers.”
Le marin La Vinasse chantonna, évidemment:
“Et bien rentrons, puis recrutons,
2 ou 3 espions, qui glaneront
des infos dans les rues, des infos dans les tavernes
des infos dans les chambres, des infos dans le sang
…
Ainsi ils apprendront, à leurs dépends
Que nous reviendrons, nourris de leur sang
Qu’ils nous supplieront, d’être cléments
Car des corsaires du Roy, On ne se moque pas
Car des corsaires du Roy, On ne se moque pas"
“ Bref il faut faire un exemple” conclut il
Archambeau fit preuve d'audace “Oui, l’information c’est la base de la stratégie, mais ne prenez pas ces sauvages pour le perfide Cardinal ! Envoyons donc les deux guides en reconnaissance, ce sont peut-être eux les judas ! ou torturons-les !”
La Finesse: "quoi qu'on fasse il faut le faire sans délai, même à marche forcée, on en a pour deux bonnes heures, pendant lesquelles il faudra être prêts à tout. Je suggère d'envoyer un pigeon au fort, pour que la frégate remonte dans l'estuaire, ça nous fera bien gagner encore une heure. En même temps une brigade de cinquante soldats du fort Louis doit venir en renforts, … juste au cas où"
Muscadet termina le tour des consultations “Soyons réaliste, on était surarmés pour une attaque par surprise de trente villageois, le plan A était aux petits oignons. Par contre on est pas du tout à la hauteur d’un piège”
Le Capitaine Duvivier, fit quelques pas en se frottant le menton: “Mon cher Hubert , ces guerriers ont pour rite initiatique de tuer un lion avec un simple couteau. Ils sont très courageux, farouches, mais surtout ce sont des barbares. Ils sont en plus sur leur territoire, s’ils enfoncent notre ligne ils vont nous pourchasser, nous disperser dans cette jungle et nous exterminer. On est puissamment armés, certes, mais notre mobilité est ridicule par rapport à la leur”
Le mousquetaire Hubert trouva ces conseils de la plus grande utilité, il ferait part à son retour au commandant des mousquetaires et à l’amirauté de la pertinence de leur promotion comme officiers de la marine de sa Majesté.
“Merci, l’effet de surprise est donc loupé, il n'est pas sage d'improviser. Il nous faut un autre plan, fiable et réfléchi, ou même renoncer. Bref, on se replie discrètement, mais rapidement, et retour au fort Louis pour se préparer au plan B…
Chapeau les corsaires pour votre analyse, Vraiment ! Je ne vous lâche plus désormais on va faire un fine équipe !”
Rendus méfiants par cette déconvenue, ils décidèrent de ne pas prendre le même chemin de retour. Ils se rapprochèrent de la rivière pour éviter d’être pris entre deux feux et pour embarquer au plus tôt en sachant que la frégate avait ses dix canons chargés de mitraille pour disperser n’importe quelle armée de villageois.
Très motivés, il ne leur fallut que quarante minutes au pas de charge pour rejoindre la colonne de soldats du fort puis la “Plumes de Lys”. Ils embarquèrent épuisés par cette marche forcée, et humiliés d’être dans la peau de la proie, car ça ils ne l’avaient pas prévu et c’était très désagréable. Au moins leur plan de retraite avait bien fonctionné.
Ne pas s’être fait massacrer, ma foi, c’était quand même une espèce de victoire. ils se contenteraient de ça aujourd’hui, car ils avaient frisé le fiasco total…
- Le Plan B -
Il était urgent de temporiser et d’analyser la situation. A l’initiative de HP , un mini conseil de guerre tint séance dans le bureau du commandant du fort St-Louis, le capitaine De Bourges. Il convoqua De la Vertu, lieutenant et commandant en second de la garnison du fort, Duvivier, La Finesse et un indigène, Mamadou, tout acquis à la cause royale, genre de bras droit du commandant du fort.
De Bourges:“commençons par le bilan de votre plan foireux”
Hubert : “Oh c’est très simple, le village était vide dès l’aube, donc notre mission a été trahie et ils nous attendaient probablement pour un piège que nous avons su déjouer”
De la Vertu: “Il eût été sage de nous consulter avant de foncer tête baissée dans un pays dont vous ne savez rien ! Le capitaine et moi sommes en poste ici depuis 2 ans et cela ne nous étonne pas le moins du monde.”
La Finesse: “C’est une mission test pour les néo corsaires que nous sommes et évidemment que commencer par une mission terrestre c’était clairement pour nous évaluer. On a pris une bonne leçon.”
De Bourges: “loin de nous l’idée de faire la mission à votre place, mais mon adjoint a raison, vous auriez dû nous consulter et on vous aurait éviter ce prévisible fiasco. A la seconde où votre frégate est entrée dans le fort, les réseaux d’espions des seigneurs locaux se sont activés.”
Duvivier: “Il est clair que c’est la mission elle-même qui est compromise, et il n’est pas certain qu’un plan B existe. Sans l’effet de surprise rien n’est possible, alors forcément maintenant, ça semble compromis. Mais avant d’aller plus loin, votre sauvage ne va t il pas nous trahir ? Je trouve mauvaise l’idée de sa présence.”
De Bourges: “Mamadou a été élevé par les blancs, toute sa famille a été massacrée par des guerres tribales, il les déteste et a de nombreux exploits à son palmarès. Je réponds de lui ! Ici ce qui fonctionne c’est la ruse, les opérations inhabituelles, quand ils vous ont vu avec vos canons, et tous ces soldats, c’était déjà foutu.”
De la Vertu: “Voilà une suggestion de ruse: vous appareillez, feignant d’abandonner, vous débarquez de nuit votre équipe 30 kms au sud, et la frégate qui sera suivie par des touaregs fera mine de prendre le large. Vous attendez une semaine sans un bruit, cachés dans la brousse.”
La Finesse: “Oh mais c’est astucieux, voilà le genre de manœuvre qui plaira à l’équipage. Nous sommes habitués à vivre dans la ruse et ce plan me plait”
Hubert : “Avant de valider un plan B, j’aimerai vraiment avoir quelques informations sur ce qu’ils ont fait. Étaient-ils cachés, avaient-ils préparé une embuscade, si oui de combien de guerriers. On doit connaître un ennemi qui est bien plus coriace qu’on se l’imagine à Versailles. Nos troupes ne savent que faire des batailles en lignes, armées contre armées, là c’est déroutant pour nos mousquetaires. Je suggérerai à mon retour la création d’un corps d’armée formé à ces combats. l’Afrique ça n’est pas l’Autriche Parbleu !”
De Bourges: “Mamadou tu as une idée de ce qui s’est passé ?”
Mamadou surpris nos héros en s’exprimant dans un français remarquable qu’il avait appris avec les missionnaires qui l’ont élevé: “Vous avez ciblé le grand chef des froumdjis et surtout son grand sorcier qui est un peu comme un de vos évêques. Alors je suis sûr que vous avez échappé à un massacre et là il ne va pas être aisé de les tromper”
Duvivier: “La sagesse voudrait que cette mission soit purement et simplement annulée ou du moins reportée de plusieurs semaines. Mais c’est notre test et on doit le réussir.”
De la Vertu: “Oui ça serait simple, logique et raisonnable, car après tout rien ne presse.”
Un ange passa, chacun réfléchissant à toutes ces informations. Le capitaine Hubert de Provence arpentait nerveusement la pièce en tapotant fébrilement son épée :
“ Mais qu’est ce qu’on a pu être stupides ! ne jamais sous estimer l’ennemi, c’est une règle en or. Versailles se gonfle d’orgueil et se croit invincible, or ça n’existe pas.”
De Bourges clôtura la séance, en donnant ses ordres:
“Bien, écoutez et exécutez sans délai !
De la Vertu, activez nos espions !
Duvivier, envoyez vos hommes faire la fête et annoncer bruyamment votre départ.
Hubert , confiez vos mousquetaires au sergent-major qui va leur apprendre quelques bases de la lutte africaine.
La séance est levée, elle reprendra dans 48 heures pour choisir ce fameux plan de secours puisqu’il faut réussir. Vous pouvez disposer !”
Chacun se salua et partit exécuter les ordres du commandant du Fort, représentant officiel du Roy dans cette région.
Duvivier et La Finesse regagnèrent la frégate où les néo officiers royaux attendaient.
Duvivier résuma en quelques mots ce mini conseil de guerre puis donna les ordres. Sauf qu'entre-temps la pilule royale était toujours restée en travers de la gorge de La Fouine et Jambe de bois.
La Fouine, devenu pivoine, déclama:
“Alors c’est ça être un corsaire, on remplit ta cale, on te donne un costume de cirque et il faut désormais obéir à tout et n’importe quoi ?”
Jambe de bois vida son sac: “Bien d’accord ! D'abord on nous fait faire des missions terrestres, franchement ça rime à quoi ? on est des marins, des pirates ! j’en ai rien à faire d’un sorcier africain qui ne m’a rien fait. Et ensuite on obéit à ce petit capitaine qui commande 250 hommes et qui veut faire la guerre à des pauvres villageois.”
La Vinasse rétorqua: “Le but n’est pas de leur faire la guerre, mais de leur apporter Dieu et la civilisation. Comment firent les romains ? ils n’ont pas conquis la Gaule avec des fleurs”
Muscadet surenchérit: “Certains d’entre eux sont cannibales, vous pouvez tolérer ça ? De toute façon si on ne fait pas de conquêtes au nom de la France ce seront les anglais, les hollandais, etc… qui le feront. L’Histoire est ainsi faite, les civilisations archaïques sont balayées par la modernité et par les armées”
Archambeau fit avancer la discussion: “Qu’en pense Mamadou leur sauvage civilisé ? d’après ce que j’ai compris il approuve totalement cette politique coloniale.”
Mamadou marqua un long silence, puis avec un regard sombre et noir, assena:
“Massacrez les chefs sans états d’âme !”
D’une façon radicale et sans ambiguïté, il avait mis fin aux hésitations…